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Les écrans

  • cbalypsychomotrici
  • 21 janv. 2021
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 août 2023

Préconisations

Dans les foyers équipés, les études montrent que les tablettes seraient utilisées par 71 % des enfants de moins de 12 ans (institut CSA) et par 47 % des enfants de moins de trois ans (Journal Officiel du Sénat).


L’usage intensif des écrans auraient des conséquences sur notre quotidien comme par exemple les capacités d’attention soutenue. En effet, notre capacité à rester longtemps concentrés sur une seule chose à la fois est réduite. L’utilisation des écrans est renforcée par le système de la récompense. Ce système a pour fonction de signaler autour de nous des éléments gratifiants qui provoquent une sensation agréable ou pour nous avertir d’éléments qui sont potentiellement risqués ou dangereux. Nous ressentons alors un plaisir immédiat et surtout sans effort. Cela explique que revenir à des activités qui semblent moins stimulantes et non liées aux écrans semblent plus contraignantes et moins intéressantes.


La plupart des écrans sont qualifiés de tactiles mais ils n’ont véritablement de tactile que leur nom. En effet, ils peuvent donner l’impression réaliste de peindre, de jouer de la musique, d’assembler des pièces de puzzle ou de tourner des pages. Mais finalement, nous touchons toujours le même panneau de verre sans percevoir de volume, de textures, d’espace en trois dimensions… indispensables au bon développement.

Il est donc facile de comprendre qu’une utilisation intensive et précoce des écrans, au détriment des premières expérimentations sensorielles, motrices et relationnelles, impacte négativement et directement le développement psychomoteur ainsi que la créativité de l’enfant.


Cependant, il ne faut pas confondre le contenant (l’écran) et le contenu (des applications éducatives). Ce qui est le plus néfaste n’est pas l’écran qui peut être considéré comme un outil, mais son possible effet dit « de remplacement » : ce temps d’utilisation n’est pas passé à interagir, parler, courir, jouer avec ses pairs et communiquer avec ses proches.

Le numérique peut être un atout pour les apprentissages ne serait-ce que par la motivation qu’il suscite ainsi que les nombreuses possibilités et les formes d’adaptation qu’il permet. Cependant, il faut s’interroger sur son usage :

  • D’un point de vue qualitatif : quelle application utiliser ? À partir de quel âge ? Intégrée dans quel dispositif pédagogique ? Dans quel but ?

  • D’un point de vue quantitatif : pendant combien de temps ? Comment aménager des pauses ? À quel moment ?

Il ne faut pas considérer les écrans comme des « outils magiques » qui servent de nounou.


La nature des risques

Une utilisation prolongée des écrans peut entrainer des risques :

  • Troubles visuels

  • Retard de langage

  • Difficultés de graphisme

  • Retard de développement psychomoteur

  • Dépendance psychique

  • Baisse des capacités à entrer en relation avec les autres

  • Faiblesse des apprentissages (logique, mathématiques, lecture, compréhension écrite)

  • Agitation, difficultés attentionnelles

Quelles précautions prendre ?

Il est conseillé de veiller soi-même en tant qu’adulte à ne pas utiliser nos smartphones pendant les moments partagés (repas, film en famille, moments de détentes en famille…).

Il est important de quantifier et limiter les temps de jeu (par exemple seulement le week-end et les vacances ou ne pas dépasser 30 minutes en prévenant l’enfant au préalable).

Il est préférable de privilégier les applications à visées éducatives aux jeux vidéo qui sont particulièrement excitants et ont un impact sur le psychisme et la cognition.

Voici quelques conseils qui permettront à votre enfant d’utiliser les écrans sans en devenir dépendant.


Les 4 pas (S.Duflo) représentent des mesures simples :

  • Pas d’écran le matin : les écrans sont des capteurs d’attention qui reste une fonction essentielle pour les apprentissages scolaires. Les écrans stimulent l’attention non volontaire car l’enfant est soumis à des images et des sons ultra-rapides et changeants. Cette attention s’épuise rapidement (15 minutes). Un enfant qui regarde un écran le matin fatigue son système attentionnel avant d’arriver en classe ce qui entraine le risque de décrocher plus vite, rêver, s’agiter…et donc se déconcentrer. L’attention volontaire nécessaire au travail scolaire se trouve alors freinée et les résultats scolaires peuvent chuter.

  • Pas d’écran durant les repas : le moment du repas doit privilégier les échanges en famille. En effet, un écran allumé durant le repas empêche la communication entre vous et votre enfant. Un enfant qui grandit avec une télévision allumée en permanence aura un vocabulaire plus pauvre et risque de développer des retards de développement du langage. De plus, le contenu anxiogène de certains programmes (journal télévisé) a des répercussions sur le comportement et la gestion des émotions de l’enfant. Les explications ne peuvent pas modifier ses émotions car l’image et les paroles sont enregistrées.

  • Pas d’écran le soir 2 heures avant le coucher : le sommeil se forme notamment avec les dernières images perçues et il sera de moins bonne qualité. En effet, l’image animée, même adaptée, n’est pas une activité reposante pour le cerveau de l’enfant. Elle est trop stimulante émotionnellement. De plus, les écrans diffusent une lumière bleue qui empêche la fabrication de l’hormone du sommeil (mélatonine), l’enfant a alors du mal à s’endormir. Il vaut mieux privilégier la lecture, les livres d’images ou un moment en famille.

  • Pas d’écran dans la chambre de l’enfant : la présence d’un écran dans la chambre de l’enfant diminue son temps de sommeil. Les parents n’ont pas la possibilité de contrôler ce qu’il regarde. De plus, sans télévision dans sa chambre, l’enfant apprend à développer des compétences essentielles : activités sensorimotrices, jeux de faire semblant, jeux symboliques, graphismes…qui sont nécessaires pour le développement de sa pensée, son attention, sa socialisation. Il est également fondamental que l’enfant apprenne à se sentir bien quand il est seul. C’est important pour bien réussir à l’école.

L’enfant apprend en imitant. S’il est exposé à des contenus inadaptés (violence, pornographie…) les images produiront sur lui un effet traumatisant et excitant. En s’habituant à ces images, il peut développer une appétence pour ces contenus et tenter de les reproduire. L’image violente manipule le cerveau émotionnel. Le discours après coup du parent ou sa présence à ses côtés durant le visionnage du film ne diminue pas la charge émotionnelle de l’image et son pouvoir.


Tableau des types d’écran par âge

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